Pour un miel français d'excellence

Alors que les Français veulent déguster d’authentiques miels locaux et sains, le marché du miel n’a jamais été autant gangréné par des miels frelatés, adultérés ou à la conduite sanitaire douteuse. Il est donc urgent de clarifier les critères d’un miel d’excellence et de le préserver avant sa totale extinction.

Microcosme synergique des floraisons d’un territoire donné sur une période donnée, tout miel est singulier et unique. C’est pourquoi je défends une dénomination des miels par pays (au sens ancien du terme), c'est-à-dire par aire géographique présentant une unité climatique et biotopique (par exemple le pays de la Basse-Marche). Les dénominations mono-florales encouragent les monocultures et les transhumances alors que la colonie d’abeilles est une entité sédentaire et que les transhumances favorisent la transmission de maladies. Par ailleurs, qui pourrait dire qu’un miel de thym produit par paysannerie en Provence est le même produit qu’un miel de thym industriel chinois?

Le miel, or végétal des anciens Égyptiens, est un produit noble, de haute valeur, voire luxueux s’il est généré dans le respect de celles qui le produisent et de leur milieu (ce qui est rare aujourd'hui). Peut-être alors faudrait-il, d’autant plus que pour les autres produits agricoles, reconsidérer en tant que consommateur le prix d’achat que nous sommes prêt à lui accorder, chacun gagnant à acheter moins fréquemment mais à un prix un peu plus élevé afin de garantir l’authenticité du produit et la juste rétribution du paysan qui n’aura pas à solliciter d’aides publiques pour vivre.